La grisaille et le froid ne nous invitent pas en ce moment à mettre le nez dehors. Pourtant, le jardin regorge de beautés cachées en hiver.
Les floraisons d’hiver
Les délicates fleurs du prunus autumnalis, qui apparaissent à chaque redoux.
Tout d’abord, toute une gamme de végétaux se couvre de fleurs au coeur de la saison froide. Prenez les héllebores, dont nous avons déjà parlé, mais aussi l’hamamelis. Cet arbuste trop peu répandu se pare de délicates petites fleurs jaunes ou rouges à partir de janvier. Très régulièrement répartie sur des branches structurées, cette floraison bien que discrète fait son effet. Les daphnés et les chèvrefeuilles arbustifs, fragantissima et x purpupsii, non contents de se couvrir d’un manteau de fleurs, embaument le jardin. Les bruyères, grand classique, viennent illuminer les jours mornes avec leurs couleurs variées et leur floraisons échelonnées sur toute la saison. Et ne venez pas me dire qu’elles aiment les sols acides et donc ne peuvent se plaire en Touraine ! Les erica x darleyensis sont parfaitement adaptées à notre calcaire. Blanches à pourpres en passant par toutes les gammes du rose, vous aurez l’embarra du choix. Enfin, le prunus autumnalis aux fines inflorescences apportera à chaque redoux une note japonisante au jardin, le jasmin d’hiver se couvrira d’or pendant 2 longs mois….Voici donc quelques exemples pour démonter que l’hiver peut-être une saison très réjouissante au jardin !
Les étranges fleurs de l’hamamelis ‘Venus’ en ce mois de janvier.
La viorne bodnantense en fleur depuis début décembre.
Les bois colorés
Mais au-delà des floraisons, ce qui me plaît le plus en hiver, ce sont les bois. Car oui, l’hiver est la période où ils sont mis à nu, et de ce fait celle où l’on peut profiter de toute leur grâce. Et quand je dis colorés, j’entends par là flamboyant ! Prenez les cornouillers et les osiers, ils sont les rois de la saison. Leurs teintes associées à leurs structures très contemporaines électrisent les ciels gris, et illuminent plus encore les éclaircies. Comment rester indifférent à ces tableaux ?
Souvent, lorsque je rencontre des clients pour la première fois, ils me demandent de prévoir beaucoup de persistants pour avoir de la vie en hiver dans leur jardin. Mais qui dit persistant dit moins de floraison, une certaine monotonie car le jardin est identique de janvier à décembre. Et de plus il est statique. Alors que, comme je viens de vous le montrer, il existe bien d’autres manières de rendre le jardin vivant durant la saison soit disant morte!
Les scènes de givre
Et enfin il y a les scènes de gel. Ahhh, les scènes de gel….Quand le givre redessine la dentelle d’une toile d’araignée accrochée aux chaumes d’un virginicastrum ou du squelette noirci d’un eringyum…Sans parler des graminées, qui créent des fontaines figées par la glace, comme si le temps s’était arrêté. La promenade dans un grand massif de vivaces devient alors un instant suspendu, la féérie est là, à chaque recoin du cheminement qui emmène le visiteur.
Les pennisetum gelés
Les miscanthus givrés
